Brazzaville, 29 octobre 2021. De nombreux chercheurs africains réunis autour d’un Pôle de recherche interdisciplinaire sur la santé et les maladies émergentes en Afrique centrale(PRISME-AC) viennent de clôturer leurs analyses et réflexions sur une note positive à Brazzaville, au Congo.
L’objectif de cette rencontre en visioconférence a été d’appréhender les pandémies émergentes en Afrique centrale de manière générale mais, surtout, de se préparer à leurs futures résurgences. Il a été aussi
question de stimuler le dialogue entre scientifiques, populations et responsables publics pour aider à l’élaboration ou à la révision des politiques publiques actuelles de riposte contre la Covid-19. La menace étant pressante, les chercheurs sous la houlette de Rémy Bazenguisa focalisent désormais leur attention sur la recherche des solutions institutionnelles et pratiques susceptibles de les préparer pour lutter contre la future résurgence des pandémies. Il s’agit d’un véritable plaidoyer pour faire de la recherche scientifique un des principaux leviers des politiques publiques en matière de santé humaine et animale.
En effet, l’Afrique en matière de santé publique abrite seulement 1,3 % des professionnels de la santé, alors qu’elle porte à elle seule 25% de la charge mondiale de maladies.
Cette situation préoccupante interpelle plus d’une personne au moment où l’on constate l’inefficacité ou le manque des infrastructures sanitaires fiables pour lutter contre différentes pandémies. Mais déjà, on observe dans plusieurs pays d’Afrique une tendance à mettre en place des mécanismes de couvertures maladie universelle, par exemple. Les défis sont donc nombreux et cette rencontre a permis de soulever différentes problématiques auxquelles l’Afrique fait face aujourd’hui en termes de santé publique, de recherche médicale et d’accès aux soins et de ressources humaines. Aussi, au regard de ce qui apparaît comme une urgence scientifique majeur, les membres du Congo River Institute (CRI) et de l’Équipe de Recherches Pluridisciplinaires sur les Archives (ERPA) estiment que le temps est venu d’identifier réellement la source de la résurgence des pandémies dans ce poumon écologique du monde qu’est le Bassin du Congo et sur ce qui affecte la santé globale.
La survenance des virus à l’origine des pandémies dans cette zone s’accentue du fait de la réduction croissante des écosystèmes propices à la survie de la faune et bien entendu, à cause de la double
pression que l’homme fait subir aux écosystèmes, en sa qualité de prédateur patenté, et celle des effets des changements climatiques qui réduisent la vitalité de la biodiversité.
PRISME-AC a pour vocation de relancer la recherche scientifique au niveau de la sous-région Afrique centrale. Il implique, pour l’instant, des partenaires de six pays (Angola, Cameroun, Congo, R.D.-Congo, Gabon et Tchad). Une synergie en terme de recherche scientifique se créera en intégrant les chercheurs d’autres pays d’Afrique centrale et ceux de la diaspora qui partagent l’idée de contribuer au développement et à l’autonomie de l’Afrique, au-delà des divisions nationales.
Sous la houlette du Professeur Rémy Bazenguisa( sociologue et anthropologue), de nombreux intervenants ont participé à la discussion autour des thématiques suivantes: Ebola et Covid-19, retours d’expérience sur les pandémies passées en Afrique centrale; Synthèse sur les programmes de recherche scientifique des organisations internationales sur les pandémies en Afrique centrale; Parole aux chercheurs en sciences de la vie et biomédicale; Parole aux spécialistes de changement climatique.
Sont intervenus: Francine Ntoumi ( FCRMB, Université de Tubingen), Ayola Akim Adegnika (CERMEL, Lambaréné), Steve Ahuka- Mundeke (INRB, Kinshasa), Linda Omouendzé (ENEF, Libreville), Serge-Blaise Emaleu (CEEAC), Benjamin Djoudalbaye (ACDC- UA),Joseph Okeibunor (OMS, Brazzaville), Akana Parfait (Université Yaoundé 1), Euloge Makita-Ikouaya (CERGEP-UOB, Libreville), Lukombo Jean-Baptiste (ISCDE Luanda-Angola), Kodia Dreid Miché (UMNG), Erick Sourna (CNE, Cameroun), Brama Kone (OMS), Chicaïa Agostinho (UA), Mory Kéita (OMS), Wilfran Moufouma- Obia (OMM), Lambert Kitembo (), Barthélemy Ngoubangoye (CIRMF), Nadine Nicole Ndonghan Lyangui (UOB, Gabon), Armand Nkwescheu (CaSE, Cameroun), Félicité Langwana (Unikin, RDC), Hidjab Abdelsadick (Ministère de la Santé, Tchad).
Par Neliss Senda