Au terme du troisième Forum de coopération internationale de Beijing, du 17 au 18 octobre 2023, la Chine et l’Afrique s’accordent à bâtir une communauté d’avenir partagé Chine-Afrique plus forte d’ici à l’horizon 2035.
Pour donner de la ‘’ crédibilité ‘’ à la coopération qui lie la Chine à la majorité des pays africains, la vision « La Ceinture et la Route », thème central de ladite rencontre, est orientée vers une coopération économique et commerciale qui ne cesse de progresser autour des axes majeurs tels que, les “dix grands plans pour la coopération sinoafricaine”, les “huit initiatives majeures” et les “neuf programmes de coopération”.
Au cours de ce Forum auquel a pris part le président congolais, M. Denis Sassou N’Guesso, la volonté politique affichée entre les parties chinoise et africaine rappelle la qualité et le volume de leurs échanges qui ont déjà atteint un niveau record de 282 milliards de dollars en 2022, faisant de la Chine le premier partenaire commercial de l’Afrique depuis 14 ans et le quatrième plus grand véhicule financier par ses investissements en Afrique.
Les volets économique et commercial se sont renforcés grâce aux échanges culturels et humains qui cimentent ces relations interétatiques dont la base n’est autre que l’amitié sino-africaine. Le Congo et la Chine l’ont toujours voulu depuis l’établissement des relations de coopération et d’amitié en 1964, lesquelles relations ont permis à ce jour, de renforcer l’idéal de développement d’un Congo où la construction des infrastructures de base, et des embryons industriels portent une empreinte remarquable de la Chine. Lors du Forum, Denis Sassou N’Guesso a reconnu à juste titre les retombées des partenariats stratégiques scellés entre les pays africains et le gouvernement chinois et dont l’objectif majeur demeure, l’amélioration des liaisons commerciales entre l’Asie, l’Europe, l’Afrique. En Afrique par exemple, les résultats de cette coopération sont tangibles et les statistiques du gouvernement chinois indiquent la construction de 80 centrales électriques, plus de 20 ports, 130 hôpitaux et cliniques, 170 écoles, 45 stades et gymnases, le lancement de 500 programmes agricoles, la construction de 6.000 kilomètres de voies ferrées, 6.000 kilomètres de routes, rien que pendant les dix dernières années, dans le cadre de la vision « la Ceinture et la Route ».
Au cours des échanges en bilatéral entre la Chine et le Congo, en marge du Forum de coopération internationale, les deux présidents, Denis Sassou N’Guesso et Xi Jinping ont résolu de placer la coopération entre les deux pays à un palier plus élevé. Cette volonté commune a permis à la partie congolaise, par l’entremise de son Chef d’Etat, de bénéficier de l’engagement de six dirigeants des sociétés chinoises à investir ou réinvestir au Congo. Notamment, celui de HUAWEI qui entend finaliser la troisième phase du projet de couverture nationale en télécommunication, projet déjà financé et inscrit dans le cadre du partenariat global entre le Congo et la Chine. La société CRCC 16 TH pour la réhabilitation du chemin de fer Congo Océan (CFCO), construit en 1934 et dont les infrastructures demandent une réhabilitation et la modernisation afin de les adopter aux exigences du moment, question rétablir la capacité de cette ligne de voie ferrée de 512 km. Le CAD FOUND (fonds d’investissements sino-africain) entend investir dans la production des engrais à base des potasses et phosphates. EXIM Bank Chine pour les multiples projets et programmes en cours au Congo. China state Engeneering Corporation et CRBC ne sont pas en reste.

L’invite aux opérateurs économiques chinois vise à rester en phase avec la réalisation du Plan national du développement (PND) 2022-2026 qui doit en principe booster la croissance économique du Congo, déjà à 2,6% en 2023, grâce à l’accord de facilité de crédit signé entre le Congo et le FMI. Les négociations avec les investisseurs chinois visent aussi à renforcer l’action du Gouvernement Makosso II dans la résolution des problèmes sociaux, l’assainissement des milieux urbains, la modernisation des infrastructures de base, et le lancement d’une agriculture mécanisée.
Au terme de ce 3 ème Forum de coopération internationale, l’idée d’augmenter les échanges économiques et commerciaux, de promouvoir une coopération pragmatique et de traduire en actes la gouvernance mondiale, prend du chemin. Cette gouvernance doit aussi s’appuyer sur la coopération dans le domaine de la technologie, la protection environnementale et le bien-être social de la société humaine, la promotion des cultures, des médias, de la science qui sont des ferments qui facilitent le dialogue entre les jeunes et entre les femmes.
Au-delà d’une apparente crise économique de cette Chine, deuxième économie mondiale qui fait face depuis août 2023 à l’éclatement de sa bulle immobilière et à un ralentissement sévère des équilibres macroéconomiques, elle dispose bien aussi de moyens de relance de son économie. La Chine tient le cap et se moule dans une stratégie économique gagnant -gagnant avec les pays africains. Elle souhaite conforter sa place de 2 ème économique mondiale, après celle des États-Unis grâce à ses relations privilégiées avec l’Afrique.
En droite ligne de cet idéal de développement et se projetant dans l’avenir des relations entre son pays le Congo et la Chine, au Palais du Peuple où il a été reçu par son homologue XI Jinping, Denis Sassou N’Guesso a estimé que « le 60 ème anniversaire des relations sino- congolaises à célébrer en 2024, sera une occasion de promouvoir un ‘’développement plus étendu’’ de notre coopération bilatérale ».