Afrique : se Réinventer, se Redéfinir et Maîtriser les Clés du Développement
—-/ Par Driss SENDA
L’Afrique peut-elle se réinventer, se redéfinir à travers les alliances que les 55 États membres développent avec ceux des autres continents, fussent-ils anciens colonisateurs ? L’Afrique peut-elle assumer son influence qui la place au rang de continent le plus riche tant en ressources naturelles (35% de minerais rares) qu’humaines (1 milliard d’habitants) et se mettre dans une dynamique de rupture épistémologique qui soit le fer de lance d’une civilité africaine reconquise, avec ses substrats économiques, culturels, éducatifs, sécuritaires ?
Cet appel à se réinventer un avenir digne de nos relents culturels et économiques africains sonne le glas au saupoudrage et à ‘’l’encerclement cognitif’’ auxquels intellectuels et élites africains sont restés bernés, diraient les spécialistes en intelligence économique.
L’écrivain Didier Mumengui est imbu de cette culture qui promeut la nouvelle citoyenneté panafricaine et son oeuvre se donne à lire comme un cri qui résonne avec écho au milieu du vacarme assourdissant (des politiques) et qui nous empêche de savoir où est réellement la voie de la sagesse ancestrale de l’Afrique des profondeurs. Ils sont nombreux ou nombreuses qui, parmi nous lancent ce même cri dans l’espoir que tout renaisse enfin et que chacun assume le destin d’une Afrique conquérante, l’Afrique des royaumes et /ou civilisations qui ont été aux avant-postes de la conscience collective de notre humanité. N’est-ce pas que l’Afrique est le berceau de l’humanité, comme aime à le rappeler le célèbre égyptologue, Theophile Obengua dont les ‘’savoirs africains’’et mondiaux lui valent d’être honoré de la plus haute distinction honorifique du Congo pour son oeuvre accomplie et estampillée du label « Nations nègres et cultures » ? Il a récemment été élevé à la dignité de Grand-Croix dans l’Ordre du mérite congolais.
Avec l’écrivain et panafricaniste Didier Mumengui, nous entrons dans une phase de recomposition accélérée, marquée non par l’affaiblissement des nations africaines mais par leur prise de conscience devant les bouleversements et enjeux de ‘’positionnement tactique’’ des nations qui, des siècles durant, ont marché en tête de peloton de notre monde ! Pourtant le temps, seul maître de l’histoire, finit par faire tourner le cours des événements.
Grâce à une solidarité agissante dont les lignes de force semblent s’éclaircir, l’Afrique semble s’ouvrir à une légitimité historique dont elle avait perdu les traces des riches traditions pour s’affirmer comme un acteur économique et diplomatique majeur sur la scène internationale.
L’ambition paraît de plus en plus noble en se donnant les moyens de mettre en place différents axes de résistance qui permettront de s’affranchir des tutelles d’hier.
Entre réorganisation en ensembles sous régionaux au sein même du continent africain, affirmation décomplexée des politiques étrangères aux accents nationalistes et diversification opportuniste de ses partenariats stratégiques, les pays africains, s’ils le veulent peuvent désormais rythmer la cadence des relations internationales et tirer leur épingle du jeu en se positionnant habilement comme une puissance d’équilibre dans ce monde où désormais le langage de la force prime sur le droit international, exposant ainsi plusieurs pays surtout ceux du Sud, à la prédation de ceux du Nord.
Comme tente de nous persuader Didier Mumengui et d’autres esprits panafricanistes épris d’une conscience éclairée par des visions d’illustres personnages comme Nelson Mandela, Cheickh Anta Diop, voire, les pères des indépendances de la carrure de Kwame Khrumah, l’Afrique demeure un maillon essentiel pour conduire le monde vers une nouvelle culture d’universalité. Mais faut-il que le Citoyen africain fasse la mue pour ne plus se faire coller des clichés stéréotypés de « peuples sans histoire », d’immigrants malpropres jugés rien que par leur faciès, de corvéables à merci.
Que le Soleil éclaire les consciences collectives africaines à travers des activités économiques, l’industrialisions, la recherche et l’innovation, le commerce et la formation afin de devenir des acteurs du développement qui façonnent positivement l’histoire des peuples !