Initiateur du plaidoyer sur une « Décennie Mondiale de l’Afforestation pour la préservation de la planète » lors de la COP 27 organisée à Sharm El- Sheikh en République Arabe d’Égypte, le 7 novembre 2022, M. Dénis Sassou N’Guesso, Président du Congo Brazzaville et de la Commission Climat du Bassin du Congo vient d’impulser une nouvelle forme de réflexion sur une civilisation en pleines mutations climatiques. En marge du sommet annuel des Chefs d’Etat d’Addis-Abeba et en sa qualité de président de la Commission Climat du Bassin du Congo, le Chef d’Etat congolais a exposé sur sa vision stratégique pour la stabilité d’un monde en surchauffe climatique. Il appelle à une réelle prise de conscience sur le danger que courre notre humanité désormais exposée aux retombées cataclysmiques. Déjà, les Experts onusiens annoncent que l’impact du dérèglement climatique constaté présentement va s’accélérer et devenir palpables bien avant 2050.
Denis Sassou N’Guesso tire en quelque sorte la sonnette d’alarme pour pallier les effets de cette situation qui risque d’entraîner le monde au bord du gouffre. En effet, la dérégulation climatique va provoquer dans plusieurs régions du monde, l’Afrique en particulier, des pénuries d’eau, l’exode des populations, la malnutrition, extinction d’espèces comme c’est déjà le cas dans le bassin du Congo qui, pourtant abrite la deuxième plus vaste forêt tropicale du monde, après l’Amazonie. A cause de la déforestation, son incroyable réserve de biodiversité (plus de 400 espèces de mammifères, 1 000 espèces d’oiseaux et 10 000 espèces de plantes) semble être menacée. Tirant les premières leçons de ces épiphénomènes, le dirigeant congolais mesure l’importance de reboiser les espaces entamés malencontreusement par là mains de l’homme, mais demande aussi aux pays dits puissants qui polluent plus l’atmosphère par une industrialisation phénoménale de changer leur mode de vie. Les rares initiatives entreprises ne parviennent pas encore à changer la donne. Les impacts dévastateurs du réchauffement sur la nature et l’humanité accélèrent déjà ce dérèglement. Il y a donc nécessité de changer le rythme de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
A l’évidence, la vie sur cette terre telle que nous la connaissons sera inéluctablement transformée par le dérèglement climatique. L’organisation de différentes COP vise à régler cette épineuse question qui bouleverse la vie des citoyens de ce monde.
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Mieux gérer le dérèglement climatique
Il y a nécessité d’un abaissement du seuil au-delà duquel le réchauffement climatique peut être considéré comme acceptable. En signant l’accord de Paris en 2015, le monde s’était engagé à limiter le réchauffement à 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle, si possible à 1,5 °C. Mais « que des promesses non tenues » renchérît Denis Sassou N’Guesso qui appelle au ressaisissement de tous, la planète étant sous la menace d’une disparition.
Face à cette triste réalité qu’il conviendrait d’appeler, à l’image de Jean D’Ormesson de l’Académie française, « l’odeur nauséeuse du temps présent » qui impose aux humains des changements de comportement vis-à-vis de notre environnement immédiat, les Chefs d’Etat africains sont appelés « à entrer dans l’ordre du temps », s’ils veulent la survie de leurs peuples. Ne s’inquiète t-on pas déjà de l’avenir des 2 milliards d’habitants qui peupleront le continent africain en 2050, si déjà la véritable guerre s’appelle pénurie d’eau, malnutrition, déforestation, etc…?
Le Président congolais Denis Sassou N’Guesso suggère des pistes qui s’appuient sur le potentiel que représente le vivier écologique appelé Bassin forestier du Congo. Pour lui, « la mise en place d’une transition économique et climatique reposant sur deux principaux leviers, à savoir le renforcement des capacités techniques et le renforcement des capacités financières par la mobilisation à la fois des fonds privés et des fonds publics, ainsi que l’intérêt de la création des outils financiers que sont le Fonds Bleu pour le Bassin du Congo en ce qui concerne la Commission Climat du Bassin du Congo, et le Fonds Climat Sahel, qui est en voie de création par la Commission Climat pour la Région du Sahel, apparaissent comme des alternatives à ce dérèglement climatique.
Il est temps d’amener les pays développés à lever le verrou qui empêche les banques multilatérales de développement et les institutions financières internationales de financer directement les actions climatiques africaines », a t-il martelé devant ses homologues africains. Outre, il s’est réjoui de la signature le 7 décembre 2022 dernier entre la CCBC et la Banque de Développement des États de l’Afrique Centrale (BDEAC), de la convention portant mandat d’hébergement « d’une ligne de financement Fonds Bleu pour le Bassin du Congo ».
La Commission Climat du Bassin du Congo déroule son programme
Les activités qu’entend mener la Commission Climat du Bassin du Congo dont il a la charge permettront de donner de l’impulsion et la prise de conscience sur les enjeux de préservation du climat. Et l’Afrique, qui est devenue un enjeu majeur de stabilité de la planète a désormais son mot à dire face à la communauté internationale. La Commission Climat du Bassin du Congo a à cet effet, été créée le 16 novembre 2016 à Marrakech par les Chefs d’État et de Gouvernement Africains, réunis en marge de la COP 22, pour mieux conjurer ce mal planétaire dont l’Afrique seule pourrait connaître les contrecoups.
Pour être en phase avec sa vision de lutte contre le changement climatique, le Président congolais, M. Denis Sassou N’Guesso, a initié dans son pays, une Politique forestière nationale dont l’objectif est de gérer durablement les écosystèmes forestiers pour la promotion de l’économie verte, la réduction de la pauvreté et le maintien des autres fonctions écosystémiques. L’objectif est de contribuer au bien-être des générations présentes et futures, la gestion participative, l’aménagement forestier axé sur un partenariat des secteurs public et privé.