Depuis les années 1950-1960, la chanson congolaise s’est frayée un nouveau chemin, donnant ainsi de l’impulsion à la vie des hommes et femmes sur les deux rives des deux Congo, précisément entre Kinshasa et Brazzaville, deux capitales les plus rapprochées du monde. Parmi les musiciens de cette euphorie culturelle, traditionnelle et moderne, un nom émerge; celui de Joseph Athanase Kabasele Tshamala, connu sous le pseudonyme de « Grand Kallé », un virtuose de la musique et qui considéré comme l’un des pères de la chanson congolaise moderne.
Grâce à l’évolution technologique et faisant la peinture sociale de l’époque, la musique congolaise s’est mise à accompagner tous les moments et modes de la vie, et était en quête de développement du bien-être social.
S’appuyant sur la danse rumba, confluent de cultures, traditions et traditions bantus, la musique congolaise est devenue un référent de différentes époques des sociétés des deux rives, accélérant parfois les événements et faits de société. Elle s’y est solidement enracinée autour d’interprètes exceptionnels ( artistes musiciens) mais aussi par leurs mélodies ou leurs textes extraordinaires. Le Grand Kallé, les Franco, Essou, Rochereau, NGanga Edo, etc, tous ont participé à l’éclosion de cette musique qui a traversé des générations entières.
Lancée et devenue un phénomène de mode social qui met en exergue les us et mœurs, parfois les folklores, la chanson congolaise est pratiquée par des talentueux musiciens qui ont su manipuler l’art du son, le déhanché, l’usage de la parole chantée et les thématiques, donnant ainsi naissance à des orchestres comme African Jazz de Joseph Kabaselé, African Fiesta de Tabuley Ley Rochereau, Bantus de la Capitale, TP OK JAZZ, etc…
Des musiciens audacieux qui ont su galvaniser les foules et interpréter leurs succès sur des scènes ou lieux publics où ils devraient se produire. C’est en ces lieux que s’est forgée l’identité des peuples à travers des danses mythiques et la rumba, socle de transmission des valeurs culturelles et traditionnelles, n’en demeure pas moins l’un des facteurs déterminants de promotion musicale qui participe de la cohésion sociale et intergénérationnelle.
Tirée d’une ancienne danse appelée nkumba en dialecte kikongo, soit la « taille », la rumba est tout un art du beau dont l’élaboration de style romantique et poétique repose sur la beauté surtout de l’être féminin.
En l’étiquetant comme œuvre du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, l’UNESCO justifie ainsi le poids de la musique dans son rôle fédérateur et de cohésion social, de vecteur de bien-être et de confiance en soi. Et Joseph Kabaselé y avait cru au point d’y consacrer toute sa vie pour la chanson, tout comme le phénoménal artiste musicien, M. Franco Luambo Makiadi de TP OK JAZZ ( OK= Oscar Kashama Jazz) dont le lyrisme et la satire des chansons rappelle des faits de sociétés centrés sur l’amour, la femme, les hommes et l’avenir de notre humanité.
Ainsi, avec la tumultueuse période qui a suivi les indépendances des deux Congo, années 1960, la chanson congolaise avait réussi à digérer sa crise de croissance et marquera bientôt d’une emprunte particulière, l’évolution de cette musique, grâce à des compositions qui ont enrichi les répertoires des orchestres constitués et qui ont été inspirés par le style rumba du Grand Kallé.
L’Afrique entière et le monde feront ainsi les découvertes les plus prometteuses d’une musique qui s’est assagie par le temps et la pratique des esprits éclairés, alliant mélodie, rythme, texte afin de donner à ladite chanson congolaise, une nouvelle dynamique, souvent surprenante ou audacieuse, portée par des artistes avant tout excellents et créatifs. Ceux-ci pérennisèrent la vitalité de cette musique congolaise des deux rives, et dont la rumba est l’identité désormais reconnue mondialement.
Au moment où Mme Kathungu Furaha, Ministre de la culture, arts et patrimoine culturel de la République démocratique du Congo, s’apprête à commémorer ce 11 février 2023, la mémoire du Grand Kallé, grande figure de la musique congolaise par laquelle nous devons la naissance de la danse rumba, la famille de cette icône de la musique congolaise mobilisée et conduite par Claudia Ikia Sassou N’Guesso ( nièce de l’illustre chanteur) vient d’être reçue par celle-ci, afin de traiter de la question du déroulement de cette activité qui honore la musique du continent noir.
Né le 16 décembre 1930 à Matadi en RDC, Joseph Athanase Kabasele Tshamala s’était éteint le 11 février 1983, à Kinshasa. Avec le groupe ‘’Le Grand Kallé et l’African Jazz’’, il a laissé un héritage culturel et cultuel immense. Albums : Grand Kalle & L’African Team Maisons de disques : Sonodisc, Virgin Music FR LAS (S&D), Universal Music (Pty) Ltd. Distribution Deals, Plus
Par Driss Senda