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Denis Sassou N’Guesso : « Le Progrès de République doit être cumulatif et ne doit porter des germes de construction -destruction -reconstruction »

By Driss SENDA
By Driss SENDA

C’est pour ‘’magnifier les symboles de la république, à savoir la devise, le drapeau et les armoiries’’ de la République du Congo que Denis Sassou N’Guesso s’est plu à retracer les repères d’une république généreuse où règne l’esprit solidaire pour que l’unité, le travail et le progrès deviennent des valeurs cardinales pour la vie de la Nation congolaise. C’était lors d’un message à la nation devant le parlement réuni en congrès, comme le prévoit la constitution, en son article 94.

La souveraineté fut incarnée dans des circonstances tout à fait particulières lorsque l’assemblée territoriale siégeant à l’époque, le 28 novembre 1958, prenait une décision historique, après délibération 112/58 :

« l’Etat du Moyen-Congo prit, le nom de République du Congo », déclarait Christian Jayle, Président de ladite Assemblée Territoriale. Depuis, et selon Denis Sassou N’Guesso, de « grands repères sur l’évolution de histoire de cette nation » peuvent être scrutés à l’effet d’en tirer un premier constat: L’élan patriotique s’est révélé bénéfique pour la consolidation d’un Etat-Nation.

Le second constat est la quête de la modernité qui devrait dédouaner la jeune république de l’immaturité, en mettant les hommes et les femmes au au cœur du développement inclusif, en vue d’assumer son destin. L’école, la santé, l’économie, le numérique, l’agriculture quoiqu’embryonnaire, les infrastructures modernisées, demeurent des fondamentaux à travers lesquels se lit l’histoire d’un Congo tourné résolument vers l’avenir. La municipalisation accélérée, la consolidation de l’Etat de droit, le rayonnement du Congo à l’international ont mis, non sans difficulté, Denis Sassou N’Guesso au centre de l’histoire de la reconstruction de la République, lui l’héritier des œuvres de ses prédécesseurs Fulbert Youlou, Massamba Débat, Marien Ngouabi, Jacques Joachim Yombi et Pascal Lissouba.

Hier, confronté à une crise économique exsangue et au drame de la pandémie à Covid-19 dont le seul mérite aura été de « reforger » une conscience nationale face aux grands défis du siècle présent, le Congo est sur les rails du développement. Mais les exigences de la modernité, les « nombreuses attentes du peuple » en ces circonstances bien particulières ont fait dire au Président de la République ce néologisme évocateur des temps nouveaux dans lesquels on projetait de faire vivre le peuple congolais : «Il nous faut répondre aux nombreuses attentes du peuple qui a parlé», avait-il déclaré après son élection à la magistrature suprême du Congo.

C’est autour de cette phrase à forte charge émotive que se construit l’architecture d’une Nation libre et prospère, centrée sur une gouvernance paramétrée en trois grands axes: institutionnel et systémique, économique et financier, social et solidaire. Le tout encré sur le socle du « vivre et faire ensemble », les réformes de l’appareil de l’Etat et des régies financières pour mieux stabiliser les équilibres macro-économiques et aller vers une diversification de l’économie congolaise, longtemps tributaire du tout pétrole ( plus de 70% de recettes budgétaires de l’Etat).

Une telle vision obéit à la redéfinition de la notion de gouvernance sociale et solidaire en vue d’offrir de meilleurs conditions d’accès à l’eau potable et à l’électricité, à une meilleure couverture en soins de santé, et surtout à la création de richesses pour absorber le chômage endémique des jeunes. C’est cette lourde charge que porte l’exécutif, c’est-à-dire le gouvernement Anatole Collinet Makosso qui, au-delà de la certification de différents secteurs d’activité se doit de rendre compte du niveau de réalisation de tous les  chantiers pour lesquels Denis Sassou N’Guesso attend un peu plus.

Nous devons afficher « notre volonté de construire le pays [ en respectant] les engagements pris devant le peuple et qui se traduiront par la réalisation du Plan national de développement » chiffré à environ 9000 milliards de Fcfa, a t-il rappelé.

Aussi, les efforts accomplis dans le rééquilibrage des équilibres macro-économiques ont permis de corriger le taux de croissance qui était à -6,2% en 2020, pour le stabiliser à -1,7% en 2021,  et l’appui salvateur du FMI au Congo sur la base d’un accord de facilité de crédits d’environ 455 millions de dollars, les recettes pétrolières supplémentaires de près de 700 milliards de Fcfa, tout ceci participe de cette volonté affichée pour « répondre aux attentes du peuple », dixit Denis Sassou N’Guesso. Désormais, l’économie se redresse et un taux de croissance de 2,6% est prévue en 2022, grâce à l’impact des réformes initiées au plan économique, financier et social, notamment avec « la révision de la Charte des investissements, l’accélération du processus de simplification de la fiscalité, et le paiement de la dette sociale ».

En consacrant 6 milliards de Fcfa comme fonds de soutien aux entreprises afin d’appuyer leurs efforts de relance, ainsi que le règlement de la dette intérieure, Denis Sassou N’Guesso se réjouit de la reprise des activités et la confiance qui renaît surtout au niveau du climat des affaires, et par un secteur privé qui s’épaissit grâce au vaste travail de marketing économique et commercial qui s’effectue dans le cadre des partenariats publics-privés.

Il s’agit non pas seulement de donner une réponse « aux différents chocs qui secouent l’économie mondiale et qui génèrent la hausse des prix de la plupart des denrées alimentaires », mais aussi de structurer fondamentalement les bases de l’économie congolaise qui reposeront désormais sur l’agriculture (plus de 10 millions de terres arables presque vierges), socle même du programme de société ‘’ Ensemble poursuivons la marche’’ vers le développement.

Le Congo vise une agriculture mécanisée qui contribue à un taux d’environ 3 à 4% à la croissance économique et à l’amélioration du PIB. Mieux, « j’ai instruit l’équipe gouvernementale à accélérer les études et la mise en œuvre du projet de production des engrais, en tirant profit de la disponibilité des ressources importantes de gaz, de phosphates et potasse dont dispose le Congo », rappelle, confiant en l’avenir, le Chef de l’Etat congolais.

Cet espoir renaissant s’appuie aussi sur une politique d’industrialisation dont l’armature juridique attractive est en cours et qui à terme, ouvrira à des perspectives bien meilleures, le développement industriel souhaité aux niveaux des 4 zones économiques dont deux sont déjà rentrés dans une phase opérationnelle (zone économique spéciale de Maloukou et celle de Pointe noire dont les travaux viennent d’être lancés).

Dans les propos du Président de la République, l’on note aussi l’appel au gouvernement à redoubler d’efforts afin de  mettre en place les bases d’une économie numérique, embryon d’une grande révolution qui modernisera à terme, l’ensemble de l’outil administratif et télécommunicationnel. Ce secteur pourvoyeur de startups est une niche d’emplois grâce  à une politique qui réduit la fracture numérique et qui s’appuie sur une ambition: arrimer le Congo aux technologies nouvelles.

A propos, les  grandes lignes de l’action du gouvernement en matière de réduction de la fracture numérique repose sur la mobilisation  de plus de 150 millions de $ ( Banque mondiale et BEI) pour réaliser la transformation numérique du Congo; la mise en place d’un schéma directeur des systèmes d’information de l’administration public. Le schéma directeur permet de mener des projets informatiques en toute cohérence et harmonie; la création des agences de transformation numérique et celle de la sécurité informatique. Il s’agit d’enrichir le cadre réglementaire avec des lois sur le cyberespace; la mise  en place d’une loi pour les startups. Ce qui permet l’innovation technologique; la construction des infrastructures de télécommunications transfrontalières pour  l’ internet de qualité à prix raisonnable et enfin la démocratisation  de l’Internet avec la mise en place des technologies fibre à domicile.

Développer les infrastructures des transports

En matière de transports, le Congo devrait consolider son rôle stratégique de pays de transit en mettant en place un dispositif routier, fluvial, maritime et aérien qui serve à la bonne circulation des personnes et des biens tant au plan interne qu’au plan sous régional. C’est pourquoi, pour mieux assumer cette vision de diversification de pôles de développement du Congo, Denis Sassou N’Guesso fait appel à l’investissement privé, le « coût dépassant largement les capacités des ressources propres », tel que cela est consigné dans le Plan national de développement 2022-2026.

S’adonner résolument à l’emploi vert par une politique environnementale très audacieuse.

Le Congo doit poursuivre ses efforts en matière des aires protégées et de la préservation des biodiversités, ses tourbières qui lui donnent de jouer un rôle majeur au sein du Bassin forestier du Congo, deuxième poumon écologique de la planète après l’Amazonie. La COMIFAC, le Fonds bleu qui sont des initiatives congolaises participent de cette volonté du Congo de jouer un rôle majeur dans la lutte contre le réchauffement climatique de la planète. Bien que les 284 projets prévus dans le cadre de mise en place de la dynamique du Fonds bleu qui regroupe plus de 16 pays d’Afrique, peinent à être lancés, les perspectives et la convergence à réaliser les défis majeurs visant l’amélioration de la qualité de vie en Afrique centrale semblent prendre corps. Dans la vision globale de ces projets, il est prévu de créer des emplois qui permettent d’occuper les jeunes qui s’adonnent à des basses besognes. Le manque d’emploi semble être l’une des causes qui amplifient la « délinquance juvénile, l’insécurité périurbaine et les violences liées au genre et qui prennent des proportions inquiétantes. Les grandes villes congolaises connaissent une insécurité qui inquiète plus d’une personne. Des sites de rééducation, de réinsertion et de formation aux métiers et au civisme sont désormais ouverts, en attendant d’apporter une réponse idoine, grâce à la structuration du marché congolais d’emplois en pleines réformes, ainsi que les emplois verts issus du Fonds bleu.

Revisiter la stratégie en matière de paix et de politique étrangère.

Conscient des enjeux géostratégiques et géopolitiques du moment et face à un monde en déconstruction, avec pour conséquence un multilatéralisme biaisé et la reconstitution de blocs et zones d’influence, la ligne de politique étrangère du Congo demeure « la neutralité et l’impérieuse nécessité d’un dialogue », martèle Denis Sassou N’Guesso, une voix portée par l’Union africaine, en vue de consolider la paix et les relations d’amitié entre les États et avec les organisations internationales.

Les nombreuses médiations en Afrique l’illustrent à juste titre, à l’exemple surtout de l’épineuse question de paix et réconciliation en Libye, pays qui vit en état d’effondrement étatique depuis mai 2011, après la mort du Guide Mohammar Kadafi et où la guerre entre fractions rivales semble pas accorder une place à la paix et à la réconciliation nationale.

Cette politique de neutralité et de dialogue est aussi observée face à la guerre entre la Russie et l’Ukraine ou encore face au différend frontalier qui oppose la République Démocratique du Congo au Rwanda.

Pour Denis Sassou N’Guesso, le temps de « mobiliser l’Afrique derrière une noble ambition de paix et de développement, à travers l’appropriation  de son destin » est arrivé. L’Afrique doit relever le défi de se repositionner sur le nouvel échiquier mondial. 

S’appuyant sur l’expérience du Congo en matière de paix, Denis Sassou N’Guesso appelle le citoyen congolais où qu’il se trouve, ainsi que le citoyen africain à comprendre que « le progrès dans ce monde en constant bouleversement doit être cumulatif et ne saurait porter des germes de construction-destruction-construction, d’où l’impérieuse nécessité de préserver la Paix et le Dialogue », à t-il clamé. Ainsi, le 28 novembre est dorénavant dédié à la déclaration du message du Président de la République sur l’état de la nation.

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