Près de 860.000 gambiens se sont rendus aux urnes pour départager six candidats prétendant à présider aux destinées de la Gambie, un pays qui se trouve engagé dans un processus démocratique depuis cinq ans.
Adama Barrow, candidat à sa propre succession est « dûment élu pour servir en tant que Président de la République de la Gambie », a déclaré le président de la Commission électorale, Alieu Momarr Njai, au terme d’une élection qui s’est jouée en un seul tour.
On se souviendra du passé douloureux de ce pays qui a connu l’une des dictatures les plus féroces, 20 ans durant, avant l’élection de Barrow Adama, il y a 5 ans. Réélu à plus de 53% de voix aux suffrages universels, contre 27,7% de son challenger Oussainou Darboe, le nouveau président n’aura certainement pas la tâche facile devant les contestations nées de cette élection, même si le plus important pour lui est de poursuivre à refonder l’État de la Gambie et de le mettre aux normes démocratiques, avec l’impératif de garantir les droits et libertés des citoyens.
En témoin oculaire de cette élection aux enjeux multiples, l’Ambassadeur Falilou Diallo s’est dit « impressionné par la participation massive des citoyens gambiens, surtout les femmes bien représentées dans les bureaux de vote comme membres des équipes ». Cette passion des femmes à s’impliquer résolument dans le processus électoral a été saluée par le vice président de l’observatoire panafricain pour la démocratie, l’ancien ministre sénégalais M. Falilou Diallo.
Le caractère pacifique de cette élection gambienne de 2021 vient, aux yeux des observateurs avertis, de donner un signal fort dans la consolidation de la tradition démocratique. Les observateurs de l’Union Africaine notent d’ailleurs une élection aux normes, au-delà de quelques écueils liés à toute organisation d’un tel scrutin.
Les Membres de l’observatoire électoral de l’Union Africaine « félicitent le gouvernement et le peuple gambiens, la Commission électorale indépendante, les partis politiques, les candidats et leurs partisans pour leur conduite pacifique avant et pendant le scrutin », lit -on dans leur déclaration rendue publique après une journée électorale plutôt calme.
Avec environ 2.416.664 habitants logés dans une superficie de 11.300km2, la Gambie dont la capitale est Banjul partage la même histoire que les autres pays de l’Afrique de l’Ouest comme le Sénégal qui ont connu la traite négrière.
La Gambie est un pays indépendant depuis 1965 qui a été tour à tour dirigé par les présidents Dandala Jawara(1970-1994), Yahya Jammeh (1994-2016).
Dès le 1er décembre 2016 commençait une nouvelle ère démocratique après l’élection de Adama Barrow dont la victoire pourtant régulière fut méconnue par Yahya Jammeh,président sortant, qui fut chassé le 19 janvier 2017 par l’armée sénégalaise, à la suite du vote d’une résolution des Nations unies.
En se faisant réélire, Adama Barrow a conscience de la lourde tâche de relever le PIB de ce pays dont la population vit sous le seuil d’une pauvreté endémique, avec 1,25 dollar par jour. Réussira t-il à moderniser l’agriculture, la pêche et le tourisme, seuls piliers de l’économie de la Gambie ? C’est l’heure des grands défis pour Adama Barrow.
Par Driss Senda
